L'affaire Marie-Michèle Calvez

1h 27m

Le 22 septembre 1994, vers 3h du matin, deux marins pêcheurs appellent les secours du Guilvinec (Finistère) : une voiture brûle sur le parking de l'ancienne conserverie de poissons à Poulguen-Penmarch. Un fois l'incendie maîtrisé, les sapeurs-pompiers découvrent dans le véhicule un corps totalement calciné, recroquevillé à l’arrière. La plaque d’immatriculation permet d’établir que la voiture appartient à une certaine Marie-Michèle Calvez. Les gendarmes se rendent aussitôt à son domicile, où ils ne trouvent personne. L'autopsie ne permet pas de préciser les causes du décès, mais elle révèle avec certitude que la victime était déjà morte avant la mise à feu. Le médecin légiste conclut que le corps est bien celui de Marie-Michèle Calvez, 40 ans. Mais que faisait-elle cette nuit-là dans ce lieu désaffecté ? Les enquêteurs se penchent sur la vie de cette enfant du pays. Ils apprennent qu’elle sillonnait la région pour vendre des produits d'assurance de la compagnie UAP-GAN. Tout le monde s’accorde à dire que c’était une femme séduisante, très sympathique, indépendante et volontaire. Un an auparavant, Marie-Michèle Calvez a rencontré son compagnon, Michel C., médecin généraliste au lieu-dit Keroëc-Vian, près de Quimper. Elle vivait la plupart du temps chez lui mais avait gardé sa maison où elle passait régulièrement pour relever son courrier, laver son linge et prendre soin de son chien Zygomar. En s’intéressant à l’emploi du temps de la victime, les gendarmes de la Section de Recherches de Quimper apprennent qu’après une dernière visite chez un client vers 18h30, Marie-Michèle devait rejoindre Michel vers 20h pour aller ensuite chez un de leurs amis peintre… mais elle n’est jamais arrivée. Un voisin affirme que la voiture de la jeune femme était garée devant chez elle en début de soirée, et l'autopsie révèle que Maire-Michèle avait dîné peu de temps avant sa mort. Chez elle, les gendarmes retrouvent deux verres et une assiette propre sur l'égouttoir de la cuisine. Comment se fait-il que son compagnon, ne la voyant pas arriver à 20h, ne se soit pas inquiété et qu’il ne l’ait pas appelée pour connaître les raisons de son absence ? Les gendarmes s’intéressent alors à la vie amoureuse de Marie-Michèle. Des témoins rapportent que le couple battait de l’aile. Une semaine avant le drame, une dispute avait même éclaté. Dans l'entourage de la jeune femme, un autre homme retient l'attention des gendarmes. Il s'agit de Max, un ami d'enfance qu'elle surnommait avec affection son « petit frère ». Ils ont grandi dans la même rue et apparemment, Max supportait mal l'idée que Marie-Michèle soit amoureuse d’un autre, qu’elle avait même envisagé d’épouser. Placé en garde à vue, Max fait une déclaration étonnante : « Je ne suis pas un monstre ! Je n'ai pas été violent ! ». Puis il s'effondre, victime d'un malaise. Dès lors, l’homme donnera différentes versions, mais aucun élément matériel ne permettra de le confondre. Une autre piste apparaît : les gendarmes apprennent que le jour du drame, un équipage de marins en escale s'était fait remarquer dans la région. Alcool, dégradations, violences verbales... et surtout un mystérieux départ précipité au milieu de la nuit. Fait troublant : les proches de Marie-Michèle rapportent qu'elle avait fait mettre son téléphone sur liste rouge après avoir été harcelée chez elle par des marins au cours de l'année précédente. Mais là encore, les investigations n’apportent rien de probant. L’enquête est toujours en cours. Toutes les pistes continuent d’être exploitées et les gendarmes recherchent sans cesse de nouveaux témoignages. La sœur de Marie-Michèle Calvez est persuadée que l’enquête peut encore aboutir. Elle n’a jamais cessé son combat dans l’espoir de faire éclater la vérité. Voir moins

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